En 1971 la Bibliothèque
Nationale présenta, sous
le titre Photographie
nouvelle des États-Unis,
une exposition consacrée
à de jeunes Américains
alors peu connus. Leurs
photographies rompaient
avec la conception du
médium qui prévalait en
Europe, où régnait la
photographie « humaniste
». On découvrit alors
Diane Arbus, Lee
Friedlander, Garry
Winogrand, et bien
d'autres. Chacun à sa
manière engageait une
singulière évolution,
interrogeait sans a
priori les multiples
possibilités de cet art.
Loin du pictorialisme, à
distance du pur
document, ils ne
rompaient pourtant pas
avec la riche tradition
que représentaient
Walker Evans, Harry
Callahan ou Aaron
Siskind. La collection
de la BnF conserve,
grâce à ce lien
consolidé au fil des
ans, plus de deux mille
tirages d'époque.
L'exposition n'entend
pas pour autant tracer
une histoire de la
photographie américaine
des années 1970. Les
quelque trois cents
photographies,
rassemblées autour d'un
nombre restreint de
thèmes esquissent un
parcours dans le
territoire
iconographique qu'elles
constituent, un
travelling dans cette
partie de notre
collection. Le portrait
(Diane Arbus), le
paysage (Paul Caponigro,
Lewis Baltz ou Joe
Deal), les
expérimentations
photographiques (Duane
Michals ou Les Krims)
font écho dans
l'exposition aux scènes
de rue de Garry
Winogrand, William
Klein, Bruce Gilden, aux
héros marginaux de Larry
Clark, à l'humour décalé
de Bill Owens et Ken
Graves, aux recherches
raffinées de Ralph
Gibson. L'ensemble offre
la part belle à
l'onirisme et au
fantasme, tradition très
anglo-saxonne
interprétée par Ralph
Eugene Meatyard, Arthur
Tress ou Joel Peter
Witkin. Cette exposition
entend mettre en
évidence l'audace et la
vigueur des formes,
montrer la confondante
liberté qui, à cette
époque, balaya les
stéréotypes et exerce
encore son emprise sur
la conception
post-moderne de la
photographie.
Dans le cadre du Mois de
la Photo à Paris,
novembre 2008, et de
Paris Photo.
Uploaded by
BNFSCI